Le Comité de salut public de la Convention nationale

230 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

Ges lois, on ne l’ignore pas, étaient très sévères ; aussi, ces jeunes gens reparurent avant la fin de la décade qui leur avait été accordée pour rentrer (1).

La levée fut retardée par la nécessité de se munir de l'uniforme national ; les défenseurs de la patrie devaient l’acheter eux-mêmes ou se le faire fournir par leurs communes, sauf remboursement ultérieur par l’État. La confection de ces uniformes demanda un temps assez long. On eût, du reste, été fort embarrassé si tous les bataillons avaient été prêts dès le début, car les armes et les munitions manquaient. Aussi, la levée ne fut terminée qu’à la fin de 179%, époque où partirent les derniers bataillons.

Ajoutons que les recrues s’exerçaient très lentement, à cause du manque d'officiers capables. On ne pouvait songer à les envoyer tout de suite à l'ennemi. Le Comité fit décréter que les premiers bataillons prêts iraient remplacer dansles villes de la frontiére les trois quarts desgarnisons existantes, pour permettre à cellesci de rejoindre au plutôt leurs armées respectives (2).

V

La levée du 23 août produisit 425.000 hommes. L'introduction de ce formidable appoint dans l’armée fit sentir la nécessité de l’unifier. Elle se composait d’éléments fort divers : troupes de ligne, provenant des débris de l’armée royale; corps francs; légions liégeoise, batave, etc. ; volontaires de 1791 et 1792; hommes de la levée du 24 février 1793; bataillons

(1) Décret du 8 frimaire an II, (2) 27 septembre 1793.