Le Comité de salut public de la Convention nationale

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guerre indiquait à l’Assemblée qu'il serait bon d’incorporer les volontaires de 1791 dans les troupes de ligne. La proposition était prématurée ; beaucoup craignaient que cette mesure ne portât atteinte à l'amour de la liberté, et ne favorisât les préjugés militaires. Pour obvier à ces inconvénients, Aubert-Dulayet proposait une solution intermédiaire : ne pas incorporer les hommes, mais réunir les bataillons. Ce système fut repoussé. Carnot et Delmas voulaient, au contraire, fondre l'armée de ligne dans les bataillons de volontaires.

Les revers de la fin de 1792 provoquèrent un nouvel examen de la question ; et la nécessité d'uniformiser l’armée s’imposa si fortement à tous les esprits que la Convention adopta le principe de l’amalgame (21-25 février 1793). Mais pour ne pas désorganiser les armées qui allaient se battre, elle en renvoyÿa l'application à la fin de la campagne de 1793. On n’attendit même pas jusque-là.

A la fin du mois d'octobre, Saint-Just et Le Bas, convaincus, comme ils l'écrivaient au Comité, «que les jeunes gens de la première réquisition ne peuvent être employés utilement qu’au moyen de l'incorporation dans les corps actuels, » prirent un arrêté dans ce sens : le Comité les approuva (1); leurs collègues Hentz et Bo annoncèrent bientôt que ce qui avait été fait par Saint-Just et Le Bas pour l'armée du Rhin, ils l'avaient décidé eux-mêmes pour l'armée des Ardennes (2). Quelques généraux avaient agi de même.

Le Comité se décida alors à appliquer la loi votée en principe au mois de février (3). Deux opérations bien

1) Lettre du 6 brumaire an Il. ) Lettre du 2 frimaire an Il.

( (2 (3) Décret du 2 frimaire an IT.