Le Comité de salut public de la Convention nationale

LE COMITÉ ET LA GUERRE - 233

distinctes devaient être faites : 1° réduction de tous les types d’armées à deux, la ligne et les volontaires, par la fusion de tous ces derniers en un seul type ; c'est ce qu’on appela l’incorporation; et 20 amalgame de la ligne et des volontaires.

C'est dans les bataillons de 1791 et 1792, déjà quelque peu expérimentés, que furent versés, sans distinction de grades, les hommes des légions tant étrangères que françaises, des corps francs et des bataillons de réquisitionnaires du 93 août. Les sous-officiers qui perdaient ainsi leurs épaulettes murmuraient; ils envoyèrent des adresses très vives à la Convention; des députations vinrent se plaindre à la barre. La Convention décréta que « quiconque tiendrait des propos suspects Sur l’incorporation » serait traité comme « conspirateur », et elle interdit à tous les corps de troupes de la République d'envoyer des députations à la barre (1). Les chefs qui désobéiraient seraient fusillés.

On unifia les grades, la solde, l’habit. À mesure que les vêtements de toutes formes et de toutes couleurs que portaient les volontaires étaient usés, on les remplaçait par l'uniforme national. Ge n’est pas sans regrets que les soldats de ligne quittèrent l’habit blanc de l'ancienne armée pour prendre l’habit bleu des volontaires; il fallut menacer de destitution les officiers qui conserveraient l'ancien uniforme (2).

Puis, dans les premiers jours de janvier 1794, vint l’'amalgame par l’embrigadement. Pour 213 bataillons de ligne, il y avait, après la réforme des corps francs et l'incorporation des réquisitionnaires, 725 bataillons de volontaires. On forma d’abord 213 demi-brigades

(1) 21 décembre 1793-4 janvier 1794. (2) 29 août 1793.