Le Comité de salut public de la Convention nationale

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arrêtés, et les marchés passés avec eux résiliés (1). I] fallut s’adresser à l’industrie privée, et recourir au travail des femmes dans des ateliers ou à domicile, sous la surveillance des municipalités et des représentants du peuple ; Barras et Fréron écrivent qu’à Marseille 4.000 ouvriers travaillent nuit et jour à l'équipement et à l'habillement des soldats. Enoutre, le Comité invita les bons citoyens « à faire des offrandes à la patrie en chemises, bas et souliers ». Partout, les représentants en mission etles sociétés populaires proyoquèrent ces dons patriotiques, qui ne tardèrent pas à affluer ; parfois, comme Saint-Just et Le Bas à Strasbourg, ils mettent en réquisitionles objets indispensables ; ou comme Barras et Fréron, ils requièrent les 20.000 citoyens les plus riches de Marseille de donner chacun deux chemises pour l’armée d'Italie. Les sections parisiennes vont tout simplement prendre des matelas et des couvertures chez les citoyens ; le Comité leur fait remarquer que les pères de famille avaient déjà fait un grand sacrifice en se privant momentanément de leurs enfants, et qu’il ne fallait pas aggraver leur situation ; il valait mieux confisquer les matelas, draps et couvertures que l’on trouverait dans les maisons des émigrés (2).

Pour chausser les soldats, on mit en réquisition tous les cordonnicrs de la République, qui durent fournir tantôt deux paires par décade, tantôt cinq paires, tantôt même ne travailler que pour les soldats. Comme conséquence, ordre fut donné aux tanneurs de vider et rem

(1) Sauf pour « la section chargée du petit équipement, qui continuera à recevoir et à payer les effets dont elle a le plus besoin, comme marmiles, bidons, selles, chapeaux, » etc.

(2) 25 vendémiaire an II.