Le Comité de salut public de la Convention nationale

LE COMITÉ ET LA GUERRE 239

plir leurs fosses sans interruption, sous peine d’être traités comme suspects ; une instruction rédigée par les soins du Comité leur servait de guide pour les opérations techniques. Au commencement de l'hiver, le Comité invita les volontaires à porter des sabots dans les moments où ils ne seraient pas de service ; son appel fut entendu, et on épargna de cette façon, d’après Barère, 150.000 paires de souliers.

Les églises et les hôtels d’émigrés servaient de ma gasins militaires. Les services des charrois militaires, vivres et ambulances, étaient placés sous la direction d'une régie dirigée par trois administrateurs en chef choisis par la Convention et surveillés par le Comité, spécialement par Robert Lindet, quesecondait Prieur de la Marne dans les courts intervalles que lui laissaient ses missions. Les services rendus par Lindet dans cette partie de l'administration étaient tels que, le 5 brumaire an If, Barère pria la Convention de le rappeler de mission, car il était indispensable à la bonne marche des affaires. Lindet revint donc de Normandie, et dès lors, pendant une année, il se consacra entièrement à sa tâche. Pour permettre d'effectuer un contrôle sérieux, toutes les administrations devaient fournir un compte détaillé de l'emploi des sommes affectées à l’habillement et à l'équipement des volontaires, ainsi que des dons patriotiques. Lindeteutà triompher de nombreuses difficultés, à vaincre de sourdes résistances ; à diverses reprises, ses agents furent incarcérés comme accapareurs par des municipalités trop zélées ; d’autres fois, les paysans cherchaient à le tromper sur la quantité où la qualité de leurs marchandises. Ce n’est que par un labeur acharné, un travail de seize heures par jour, qu'il parvint à mettre de l’ordre, de la probité et de