Le Comité de salut public de la Convention nationale

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l'activité dans l'administration des subsistances, de l’habillement, des ambulances et des transports.

VIII

L'armée équipée et habillée, il fallait la pourvoir de vivres et de munitions. La mise en réquisition pour le service de la République de toutes les armes de guerre que détenaient les particuliers était loin de sufire aux besoins (1). Le Comité résolut d’en organiser la fabrication sur une base très large. [l mit d’abord en réquisition le fer qui se trouvait dans les forges et hauts-fourneaux, celui des grilles extérieures et intérieures des églises, ainsi que le bronze des cloches. Pour utiliser ces matériaux, les manufactures d’armes existantes ne suffisaient pas ; on yajouta les ateliers privés, puis les maisons nationales et d’émigrés ;on s'établit même en plein air, sur les promenades et les places publiques. A Paris, on comptait 258 forges, dont 140 sur l'Esplanade des Invalides, 54 au Jardin du Luxembourg, et 64 sur la place de l'Indivisibilité; chacune de ces forges put bientôt livrer 4 canons de fusil par jour ; 80 foreries, pouvant percer 1.000 fusilspar jour, se trouvaient dans des bateaux sur la Seine. Pour les travaux délicats, on réquisitionna les horlogers et les ouvriers en instruments de mathématiques; pour les travaux grossiers, on s'adressa aux ouvriers en fer, auxarmuriers (2) ; on passait des marchés avec ceux qui voulaient travailler

(1) 25 frimaire an IT.

(2) Chaque district recherchera s'il existe dans son arrondissement des armuriers qui puissent fabriquer des carabincs (12 nivôse an Il).