Le Comité de salut public de la Convention nationale

242 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

Monge rédigea d’une façon très claireune instruction sur l’art de fabriquer les canons.Les armées républicaines purent ainsi être pourvues d’une bonne artillerie, surtout en pièces de petit calibre. Une levée extraordinaire de six chevaux au moins par canton fournitles attelages nécessaires.

Il fallait de la poudre. Le Comité engagea la municipalité de Paris à en employer le moins possible dans les représentations théâtrales, attendu « qu'ilimporte de réserver la poudre deguerre pour foudroyer les tyrans» ; toutes les matières premières concourant à la fabrication de la poudre, telles que le charbon, le soufre, étaient mises en réquisition (1). La plus précieuse de ces matières, le salpêtre, nous venait jusqu'alors de l'Inde anglaise ; il était nécessaire d'y suppiéer. Le décret du 23 août avait mis en réquisition toutes lesterreset matières salpêtrées de la République; tous les citoyens, excepté ceux dont les habitations étaient situées dans l'arrondissement d'un salpêtrier, étaient tenus de lessiver euxmêmes les terrains tirés du sol de leurs caves, écuries, bergeries, pressoirs, celliers, ainsi que les décombres de leurs bâtiments (2). Une instruction sur l'extraction du salpêtre, rédigée par les ordres du Comité de salut publie, devaitêtre lue sous l'arbre de la liberté de chaque commune pendant trois décadis consécutifs, etdéposée à la municipalité pour y être consultée. Le salpêtre produit était envoyé par les soins des délégués de district à des préposés dedépartement; ceux-ci le faisaient passer à la Régie des poudres, qui le payait à raison de 2% sous la livre et le faisait ensuite raffiner (3). A elle

(1) Décret du 21 septembre 1793. (2) Décret du 44 frimaire an Il. (3) Les fougères, mousses, genêts et en général les plantes