Le Comité de salut public de la Convention nationale

LE COMITÉ ET LA GUERRE 943

seule, la poudrerie de Grenelle fournissait 30.090 livres de poudre par jour. Le Comité faisait aussi exécuter « au ci-devant château de Meudon » des expériences secrètes sur la fabrication des poudres fulminantes et des boulets creux. Il donna une instruction pour la fabrication du goudron; et, sur son invitation, Conté étudia la composition d’un crayonsupérieur à celui des Anglais.

Le télégraphe de Chappe fut adopté, et son inventeur reçut le titre d'ingénieur télégraphiste, aux appointements de lieutenant du génie. Pour leslunettes que nécessitait l’'emploide ce télégraphe, le Comité fit faire des expériences sur la fabrication du flint glass. La prise du Quesnoy fut le premier succès qu’il annonça : une . heure après la reddition de la ville par les Autrichiens, la nouvelleen arrivait à Montmartre.

Le Comité reprit aussi les recherches faites sur les aérostats par Meunier, mort à Mayence ; les élèves de l'Ecole de Mars furent exercés à manœuvrerles nouveaux appareils. Pour la première fois, pendant la bataille de Fleurus, on vit, au-dessus de l’armée française, un ballon observant les mouvements de l'ennemi. Les expériences d’aérostation'militaire de Meudon furent longtemps dirigées par lesavant Guyton-Mor veau. Ainsi, les savants payaient la dette de reconnaissance contractée envers la Révolution, quiavait affranchi la pensée. Ils furent les collaborateurs les plus actifs de la grande œuvre de défense nationale.

On n’oublie pas les malades et les blessés. Les officiers sèches devaient être brülées pour fournir de la potasse destinée à remplacer celle que le salpêtre exigeait, afin de ne pas laisser dépérir les verreries, les savonneries et les industries du blan-

chiment. On essaya aussi de retirer la soude du sel marin afin de l’employer à la place de la potasse lorsque ce serait possible.