Le Comité de salut public de la Convention nationale

250 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

le dessus : on revient à une vigoureuse offensive; la tactique révolutionnaire sort des entrailles mêmes de la Révolution.

A vrai dire, jamais la véritable tradition ‘française n'avait totalement disparu. Le cardinal de Richelieu écrivait en 1636 à Chavigny : « Nous perdons tout pour ne hasarder pas ; qui assaille est vainqueur. » En 1637, au cardinal de Sourdis : « Souvenez-vous que rien ne met à bout la finesse des Espagnols que la résolution des Français. » Et au fils du maréchal de Schomberg : « Qui attaque vivement les Espagnols en a raison. » Au xvm° siècle, le comte de Guibert, dans son Essai de tactique et dans sa Défense du système des guerres modernes, préconisait l'abandon de méthodes surannées. Gustine et Dumouriez furent les premiers à mettre en pratique les théories nouvelles.

Le savant rapport de Dubois-Crancé, dont les idées furent partagées par le Comité de défense générale, m'était que. l'écho d’un mémoire de Grimoard, où il était dit : « Le moyen le plus simple de remédier autant que possible à l’art par le nombre, c'est de faire une guerre de masses, c’est-à-dire de diriger toujours sur les points d'attaque le plus de troupes et d'artillerie qu’on pourra, de ne jamais calculer le nombre des ennemis, mais de se jeter brusquement dessus à coups de baïonnette. Cette manière de combattre, si analogue à l'adresse, à l'impétuosité et au caractère naturels de la nation ; ne peut que lui donner lavictoire en déroutant les armées étrangères. »

C'est en effet l’application de ce système, expression nette et claire d’une nécessité confuse, qui valut à la République ses plus belles victoires, et Napoléon ne fit que le continuer, en le perfectionnant, en visant davan-