Le Comité de salut public de la Convention nationale

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par toutes les armées et de la régulariser. Il imprima l'impulsion harmonique, d'autant plus nécessaire que, l'offensive étant prise sur toutes les frontières à la fois, il fallait coordonner les mouvements. Il lui donna l’esprit de suite en ayant dans sa main la direction du personnel, à qui il fournissait le thème, la trame, le plan des opérations.

La loi du 24 février 1793 avait décidé queles grades seraient donnés : un tiers « à l'ancienneté de service à grade égal », et deux tiers au choix. Pour les grades supérieurs à celui de capitaine, il était dit que les nominations seraient faites à l'ancienneté, sauf les cas otoires où les commissaires de la Convention pourraient proposer pour l'avancement sans tenir compte de l'ancienneté.C'était une porte ouverte à l’action du Comité, qui disposa en maître de tous les grades élevés, surtout des généraux.

Les généraux de l’ancien régime, — Rochambeau, Luckner, — avaient été vite usés, sauf les déclassés, les aventuriers que leur exaltation préparait à comprendre la nouvelle tactique: Biron, Gustine, Canclaux, Montesquiou, Dumouriez. Maisla plupart étaient nobles, peu doeciles, et inspiraient des soupçons. Le Comité de salut public, pour les remplacer, sut découvrir les talents cachés et mettre en lumière les véritables généraux de la Révolution: Hoche, Kléber, Marceau, Desaix, Jourdan, Pichegru, Dugommier, Bonaparte.

Sans doute, il se montra d’une sévérité excessive à leur égard, et beaucoup payèrent de leur tête une défaite, un échec, ou même une simple maladresse. Mais rappelons-nous l’état de fièvre dans lequel on vivait, songeons à la nécessité d'établir la subordination, à l’incurable méfiance qu'avait fait naître la tra-