Le Comité de salut public de la Convention nationale

LE COMITÉ ET LA GUERRE 253

hison de Dumouriez à l'égard des généraux, et nous nous expliquerons que le Comité les ait surveillés de près et qu'il ait considéré, dans certains cas, des fautes peu importantes comme des crimes graves.

On à aussi reproché au Comité d’avoir appelé aux plus hautes fonctions des hommes sans compétence spéciale, mais ayant ‘ou affectant des sentiments révolutionnaires, — des Santerre, des Ronsin, des Rossignol, des Léchelle. N'oublions pas que, pendant plusieurs mois, jusqu'à ce que son pouvoir ait été solidement établi, il a été obligé de ménager les bureaux de la Guerre, soumis à l'influence hébertiste, et de subir plusieurs de leurs créatures. Et puis, juge-t-on toujours ces généraux avec équité? Napoléon, parlant de Doppet, dit qu'il était « Savoyard, médecin etméchant », ignorant et poltron. — Mais écoutez Jomini : « Doppet était une sorte de Montagnard illuminé, homme de bien pourtant, et fort propre à seconder la Convention pour la réduction de cette ville rebelle (Marseille). » Peut-être aussi leComité se disait-ilque de tels hommes seraient plus aptes à comprendre la guerre révolutionnaire et accepteraient plus docilement sa direction.

Il veut être obéi : & Il est temps, écrit-il à l’un d'eux, qu’on apprenne qu'une responsabilité terrible pèse sur la tête de ceux qu'une erreur involontaire n'excuserait pas. La Convention nationale veut que les généraux obéissent aux ordres du Comité de salut public. Chacun répond sur sa tête de leur exécution.» Cependant il sait être indulgent : « Un revers, écrit-il à Hoche après son échec de Kayserslautern, n’est pas un crime... Notre confiance te reste. Rallie tes forces, marche et dissipe les hordes royalistes. »

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