Le Comité de salut public de la Convention nationale

954 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

XIII

Le Comité avait constamment l'œil sur les généraux par les représentants en mission près les armées(1). Le 30 avril 4793, sur la proposition de Cambon, les anciens commissaires délégués après le 24 février étaient rappel lés et remplacés par 63 représentants que désignerait le Comité de salut publie. Leurs pouvoirs étaient considérables: signalerl’état « des places, forts, ports, côtes, armée et flotte de leur division » ; dresser des états de situation des fournitures, armes, vivres el munitions ; prendre toutes les mesures pour hâter l’armement, l'équipement et l'incorporation pour les armées et les flottes ; surveiller les agents du Conseil exécutif, les fournisseurs militaires, nommer et révoquer les agents civils, faire arrêter les généraux, et, en Cas de complot contre la sûreté de l'État, traduire au tribunal révolutionnaire. Tous les corps civils et militaires sont à leur disposition pour faire exécuter leurs arrêtés. — Quelques conventionnels sont effrayés de celte autorité: « Chaque commissaire, s’écriait Génissieu, sera plus puissant qu’un roi! » Mais Cambon, se basant sur la nécessité d'exercer une action énergique sur les armées, fit confirmer leurs pouvoirs (7 mai). On prit seulement quelques précautions : ils n’auront aucune autorité sur les payeurs et les contrôleurs de l’armée ; ils ne pourront agir que s'ils sont au moins deux ; ilsseront renouvelés par moitié tous les mois ; chaque semaine ils expé-

(1) Ceux-ci à leur tour étaient surveillés par des agents secrets du Comité. Cest ainsi que l'agent Hardi rend témoignage de l'habileté du général Dagobert contre les représentants Gaston et Fabre qui l'avaient calomnié auprès du Comité,