Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

LA JOURNÉE SALONICIENNE 185

foyer, des êtres qui, à la limite extrême du désespoir, se sont réfugiés dans l’immobilité et le silence, cette antichambre de la mort.

Parmi ceshommes, il ya quelquesfemmes. La femme supporte mieux que l’homme le malheur, ou du moins elle sait mieux reconstituer sa vie. Est-ce le génie reproducteur de la race qui soutient la femelle, lui donne à ces moments-là l'énergie qui abandonne le mâle? J'en ai vu, de ces femmes slaves, qui avaient échappé aux Allemands, aux Bulgares, aux Autrichiens, aux Albanais, Qui avaient pu parvenir, après un mois de marche à pied, à Salonique.… Ellesétaient Jeunes, elles souriaient, elles avaient oublié, elles seraient peut-être aimées encore, elles voulaient vivre. Mais les hommes, eux. les exilés, les sans patrie, les réfugiés, quelle pitié !

Voulez-vous sonder maintenant le cynisme d’une autre race, race de gens qui se croient pratiques, mercantis de leur politique nationale? Voici un café dont le patron qui s'enrichit, fait repeindre l'enseigne, ou