Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916
20 LE DRAME SERBE tière bulgare n’est qu'à cinq kilomètres de là, mais la Serbie vit en confiance avec la Bulgarie. Qui pourraitse douter qu’en pleine paix, les comitadjis se sont concentrés sur un sol neutre de l’autre côté du Balkan?Il y à bien quelques petits postes serbes qui surveillent les cols, mais la nuit est noire et dérobe les ombres qui passent. Les gardes serbes soupent tranquilles. Et pourtant, au fond des ravins, le long des crêtes, une armée d'envahisseurs s’avance. Ils sont 10.000. Des Bulgares, des Turcs, des Autrichiens même. Des chefs célèbres les guident : Argyr, Stoïko. L'un d'eux est lieutenant de l’armée ottomane. L'or allemand les soudoya. Les simples comitadiis touchent 2 francs par jour. Mais les légations germaniques de Sofia ont promis 100.000 francs à la bande qui ferait sauter le pont du Vardar. Le pont détruit, c'est la Serbie privée de munitions. C'est aussi la communication interrompue entre Paris et Pétrograd. Gent mille francs en or? A l'avance les comitad]is étaient ivres.