Le métabolisme de base et l’homéothermie

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dehors du rapport entre la valeur du métabolisme de base de différentes espèces, c'est-à-dire de la loi interspécifique, il y a la question de la valeur absolue du métabolisme de base. Cette valeur absolue est de la plus grande importance pour l’homéothermie. Car il est évident qu'en imaginant cette valeur proportionnellement très différente dans la série des homéothermes de ce qu’elle est, l'homéothermie serait profondément troublée sans que la loi interspécifique ait changé de caractère. Ainsi, supposons que le niveau du métabolisme de base dans la série des homéothermes soit dix fois moins élevé qu'il ne l’est en réalité. Dans ce cas, malgré la persistance de la loi interspécifique, l'homéothermie ne serait plus assurée dans les mêmes conditions, à moins d'imaginer, ce qui n’est guère facile, les homéothermes dix fois mieux protégés contre le froid. Par conséquent, si le niveau du métabolisme de base a été fixé exclusivement par des facteurs indépendants de la fonction d'homéothermie, il y a une curieuse coïncidence que le niveau de cetie dépense énergé‘ique, qui ignore les besoins de la calorification de l'homéotherme, corresponde même approximativement à ces derniers. On peut objecter que c’est la protection de la surface qui s’est adaptée à la production calorique, de façon que celle-ci réponde aux besoins de l’homéothermie. Toutefois, on doit admettre que des limites sont assignées au système protecteur comme à toutes les formationsanatomiques, qui conservent un certain rapport entre elles, de sorte que ce n’est que jus:u'à un certain point que la protection naturelle ait pa eller à la rencontre de la production caloriaue pour la réalisation du niveau tfermique de l'Foméotkerme.

L'homéothermie étant une fonction essentiellement dépendante des conditions du milieu, puisque c’est en réalité une réaction incessante aux variations thermiques de ce milieu, il serait singulier que la production calorique minima, qui est, ainsi que nous l’avons vu, la base d'opérations de la lutte pour l'homéothermie, ne se soit d'aucune façon et à aucun degré adaptée à cette fonction. D'autant plus que nous avons dans la chaleur réglable — la marge de la thermogenèse une preuve que la production de chaleur n’est pas une chose fixe et surtout que l'organisme est capable de produire de la