Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

INTRODUCTION HISTORIQUE. 51

supérieure (17 septembre), et de là s’élança sur la Moratcha inférieure qui allait avoir le même sort, quand les Moratinférien Piperi réunis, après avoir été repoussés une preee É 4 furent rejoints par les Bielopavitchi et les cn hi | et tous ensemble parvinrent à cerner l'ennemi, M denta alors de revenir sur ses pas ; mais il avait à franchir des défilés fortement occupés par les Monténégrins, et, près des sources de la Moratcha, écrasé du haut des crêtes qui le dominaient, il perdit quinze cents hommes, douze cents chevaux el de nombreux prisonniers qui furent tous décapités sur les ruines fumantes des villages.

De 1821 à 1830, la Turquie, déjà trop occupée par l'insurrection de la Grèce, par les affaires de la Moldo-Valachie et par celles de la Serbie , n'eut plus guère le temps de songer aux Monténégrins, qui tout à loisir exerçaient dans de fructueuses tchetas leur activité guerrière, et satisfaisaient ce besoin de luttes incessantes inhérent à leur nature.

Dès 1814, la Russie avait refusé de payer au Monténégro le subside annuel de mille ducats, dont il avait joui depuis Paul Le : Alexandre semblait avoir complécement abandonné la Montagne Noire à son malheureux sort. Mais, à l’avénement de Nicolas I, en 1825, Pierre fit intercéder auprès du tsar qui rétablit la fondation de Paul Ie" en faveur du peuple monténégrin et lui rendit les sympathies impériales.

Au milieu d’une existence aussi agitée que la sienne, Pierre I n'avait jamais négligé l’organisation intérieure de son pays. Par une législation à la fois sévère et prudente, il eût voulu amener progressivement les Monténégrins à demander aux tribunaux la justice qu'ils n'étaient que trop portés à se rendre eux-mêmes , surtout à la suite des assassinats. Dès 1796, il avait promulqué en assemblée générale, son code en trente-trois articles, auquel tous les chefs avaient juré de se soumettre. Le 18 octobre 1798, dans une nouvelle skouptschina, tenue à Staniévitch, il avait nommé

des juges destinés à appliquer parmi le peuple la loi acceptée deux ans auparavant, et le 17 août 1803, il réunissait encore les Monténégrins pour les rappeler au respect de la