Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

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man, était dans l’expectative sur les hauteurs de Godinie, aux confins d’Albanie.

Enfin, Omer Pacha, impatient d'en finir, sortit de Spuz et, s’emparant de la vallée de la Zéta, força les Monténégrins de se retirer sur les hauteurs qui couvrent la rive droite de la rivière du même nom, hauteurs qui, du reste, étaient déjà gardées par 1,500 hommes sous les ordres du prince, et par un autre corps de même force sous le commandement de Pierre Petrovitj. Le rôle de ces dernières troupes était de s’opposer à la jonction des deux armées commandées par le séraskier Omer Pacha et par Osman Pacha de Seutari.

Mais convaincu de l'immense difficulté qu’il aurait à s’emparer du Monténégro, le général en chef ottoman adressa à toutes les tribus une proclamation dans laquelle il les engageait, par l'attrait des plus belles promesses, à déposer les armes.

Ces promesses, auxquelles les rajas voisines du Monténégro se laïssèrent prendre, ne tenièrent point les Tsernogortses, et bientôt Omer Pacha, divisant son armée en quatre corps, reprenait l'offensive. Mais partout les Monténégrins tinrent bon, sous les ordres de chefs incomparable, tels que Pierre Petrovitj, président du sénat, Petar Philipov, Vuko Shakov Petrovitj et Stephan Andréa Zuzza. Les hostilités, suspendues pendant quelques jours, furent reprises avec un nouvel acharnement, le 13 février, tandis que la diplomatie, à Vienne et à Constantinople, tentait par tous les moyens de mettre fin à ces luttes aussi sanguinaires qu'inutiles.

Du reste, les pluies torrentielles qui survinrent forcèrent les Turcs d'abandonner bientôt la Zéta, et le 9 mars , attaqués dans leur retraite par le prince Danilo lui-même, ils laissèrent encore cent têtes dans les mains de leur implacable ennemi. À la suite des protestations adressées au Divan par le comte de Nesselrode, de la part du tsar, et par le comte de Leiningea Westemburg, dé la part de l'empereur d'Autriche, Omer Pacha recut l’ordre de sus pendre définitivement les hostilités. Cette guerre de trois