Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

INTRODUCTION HISTORIQUE. 69 concertées avec les États alliés et avec le gouvernement autrichien lui-même. ! . ( +

Les déprédations continuèrent néanmoins malgré les ordres de Danilo qui, se voyant la main forcée par ses gens, dut se disculper aux yeux de l'Autriche, en déclarant qu'il était impuissant à arrêter ces acles d'agression commis par des bandes indisciplinées. Un mécontentement presque général chez les Monténégrins suivit cette déclaration et, dans le courant de juillet, des nahie entières s’insurgèrent, s'emparèrent de toutes les munitions en réserve au couvent d'Ostrog, et forcèrent enfin Danilo de marcher à la tête de six mille hommes contre ses rebelles sujets.

Les Piperi, les Koutchi, les Bielopavitj eux-mêmes, dans l'attitude la plus hostile envers leur souverain, constituèrent alors une sorte de gouvernement provisoire et adressérent aux autres nahie des Berda une proclamation dans laquelle, après avoir déclaré que Danilo, dont le seul mérite consistait à être le neveu de son glorieux oncle, Pierre I*, cessait d’être leur prince, ils revendiquaient l'autonomie des Berda et appelaient aux armes toute la population de ce pays.

Malgré cet appel, une grande partie de la population resta fidèle au prince, et celui-ci, dès le 15 juillet, fut à même d’assaillir de trois côtés les insurgés des Berda , auxquels il ne resta plus de communication qu'avec la forteresse ottomane de Spuz. Les chefs du gouvernement provisoire se mirent à la tête des rebelles et attaquèrent Zagaratch, où Danilo s'était établi avec trois mille hommes. L’ex-serdar Ramo Boskovitj, qui n’avait pas pris part à ce mouvement, bien qu’il eût déclaré haïssable le gouvernement du prince, combattait résolûment la proposition faite par quelques chefs de se jeter dans les bras des Turcs. Son discours fut applaudi, et une lutte s’engagea entre les insurgés dont les. chefs finirent par se réfugier dans la forteresse turque avec leurs familles et une partie de leur bétail. Le 16, Ramo Boskovitj, avec cinquante chefs, fit son acte de soumission au prince, et la tranquillité fut rétablie dans les Bielopavitj,