Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

INTRODUCTION HISTORIQUE. 71

devant l'Europe son droit à l'indépendance et exposait ses stentions à une extension de territoire du côté de la mer. Dire et protestation restèrent sans effet, devant les faiblesses de la diplomatie, et les choses: sont aujourd'hui au point où Danilo Jes a laissées. "

Vers la fin de juin, un mouvement insurrectionnel se manifesta en Herzégovine et en Bosnie, et une députation des gens de Nicksitch vint même trouver à Ostrog le prince Danilo pour lui offrir de soumettre à son autorité leur ville et son territoire. Bien que très-disposé à leur répondre affirmativement, il dut mettre des conditions à son acceptation, qui pouvait être la cause d’une nouvelle querre, etrien ne put être réglé à ce sujet. |

Du reste, à ce moment même, Mirko Petrovitj était obligé de partir à la tête de trois mille hommes pour réprimer un mouvement dans les Koutchi prêts à s’insurger contre le prince, et refusant déjà le payement de l'impôt qu'ils prétendaient devoir, suivant les besoins de leur cause, tantôt au pacha de Scutari, tantôt au chef des Monténégrins. Attaqués dans leurs retranchements de Diocléa par le serdar Tserovitj, les Koutchi, qui comptaient vainement'sur l’assistance du pacha de Skadar, durent rendre leurs armes et expièrent cruellement la peine qu'ils avaient donnée à Mirko pour triompher de leur révolte. Celui-ci avait cru devoir laisser cent hommes de garnison à Médoun, pour tenir en respect la tribu rebelle; mais ces hommes, attaqués par un millier de soldats envoyés par le pacha, allaient être massacrés, quand ils furent soudain délivrés par quatre cents Piperiani qui mirent en fuite les Albanais. A cette nouvelle, Danilo ordonna une levée en masse et envoya un corps d'armée à la rencontre des troupes du pacha de Sentari. Mais tandis que les Monténégrins ravageaient les environs de Podgoritsa, les Albanais finirent par reprendre le fort de Medoun. C'est an moment où la guerre paraissait recommencer avec un nouvel acharnement, que le prince adressa de nouveau aux grandes puissances un manifeste ou il demandait péremptoirement :