Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

72 LE MONTÉNÉGRO CONTEMPORAIN.

1e La reconnaissance de l'indépendance du Monténègro, dans les formes diplomatiques ;

2e L’agrandissement de ses frontières du côté de l’Herzégovine et de l’Albanie;

30 La délimitation exacte de ces mêmes frontières sur les confins tures, comme elle avait été opérée sur les confins autrichiens ;

4° La réunion de la ville d’Antivari au Monténégro.

La diplomatie parut un instant vouloir prendre à cœur les intérêts du Monténégro; des conférences eurent même lieu à Constantinople et à Scutari à ce sujet; mais quand leprince Danilo se rendit à Paris, au mois de mars 1857, il dut être fort éionné, en recevant la communication des propositions faites par les ambassadeurs accrédités auprès de la Sublime Porte, et portant en substance : « Que le prince Danilo reconnaîtrait pour lui et pour son peuple la suprématie de la Porte; que celle-ci céderait quelques portions de territoire en Herzégovine, dont les Monténégrins payeraient la dîme; que la Porte assignerait au prince une liste civile; que celui-ci recevrait le titre de muchir et que la Turquie donnerait enfin aux Monténégrins le libre accès dans tous ses ports. »

Pendant le même temps, le mécontentement qui s'était déjà manifesté contre le gouvernement du prince, avant son départ, ne faisait que s’accroiître, et Mirko écrivait à s02 frère à Paris, que plusieurs familles sénatoriales, subissant l'influence de l'ex- président George Petrovitj, se montraient plus que jamais opposées à l’état de choses actuel. Danilo répondit par un ordre formel d’exil pour: tous les parents de George, sans en excepter les sénateurs eux-mêmes.

Sans attendre l'exécution de cet arrêt, qui eût fort embarrassé Mirko et le sénat, Georges Petrovitj et les personnages de sa famille compromis si gravement, partirent pour Cattaro et de là se retirérent à Trieste.

De retour à Tsettinjé, Danilo, en communiquant au peuple son intention de reconnaître la suzeraineté de la Porte, €! en prescrivant diverses mesures de rigueur, ne fit qu'aug