Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

INTRODUCTION HISTORIQUE. 73 er l'opposition qui s'était manifestée contre son gouveroulant tenter de nouveau quelque chose auprès de l'Autriche, il partait bientôt après pour Vienne, puis en revenait brusquement, sans avoir pu obtenir une audience de l'empereur, et sans avoir voulu se faire présenter à

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l'ambassadeur ottoman. De nouveaux troubles survenus sur les frontières moti-

aient la marche d'un corps d'armée envoyé par le pacha de Seutari contre les agitateurs, et le corps consulaire était obligé de s'entremeitre pour arrêter une nouvelle effusion de sang. Après avoir suspendu pendant quelque temps les communications avec Cattaro, le prince les interdisait avec la Turquie, paraissant comme à dessein chercher à éveiller les susceptibilités de ses voisins. La rigidité avec laquelle il faisait percevoir l'impôt n'était pas, à l'intérieur, une moindre cause d'irritialion , et deux conspirateurs, Marco Siolin Djuraskovilj et Mile Bukov Radonitj, étaient fusillés our attentat à la vie du prince.

Pendant les premiers mois de l’année 1858, de nouvelles rencontres eurent lieu sur lafrontière, au grand préjudice des Tures, qui reçurent bientôt des renforts assez considérables pour faire réfléchir sérieusement le prince Danilo. Avant d'en venir de nouveau aux mains avec son ennemi, il envoya en conséquence en mission à Paris, à Vienne et à Saint-Pétersbourg, trois sénateurs chargés de demander pour le Monténégro un protectorat dont personne ne parais= sait se soucier, et il donna l’ordre à ses gens de rester tranquilles, tant qu'une provocalion ne viendrait pas des Turcs eux-mêmes. Seul, le gouvernement français parut sérieusement disposé à prendre parti pour le faible, et le Moniteur publia, le 11 mai, une sorte de manifeste qui coneluait par un engagement formel de faire respecter diplomatiquement l'indépendance d'un pays sur lequel la Turquie avait les plus injustes prétentions. En même temps, l'escadre commandée par le contre-amiral Jurien de la Gravière recevait l'ordre de se rendre dans les eaux de Raguse, où elle fut rejointe par la frégate russe Polka.

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