Le pacte de famine, histoire, légende : histoire du blé en France

238 LE PACTE DE FAMINE

1659, Michel Truffaut, « soldat estropié, » fut battu et fustigé de verges, marqué de la fleur de lys et promené par les quartiers de la rive gauche « ayant deux escriteaux pendans au col, devant et derrière , contenant ces mots : séditieux coustumier contre les archers de l'Hospital général. » Puis il fut banni pour 9 ans de la ville et prévoté de Paris « luy enjoint garder son ban, luy fait deffense de recidiver, sous peine de la mort. » (Arsenal, pièces imprimées, jurispr., 1675 bis.)

L'Hôpital général, vraie ville de plus de 6.000 indigents, devint surtout une immense Maison de force « où les pauvres mendians et invalides des deux sexes devoient estre enfermez pour estre employez (art. 1) aux manufactures et autres travaux, selon leur pouvoir »et où 52 ouvriers (art. 55) désignés par les corporations pour diriger les ateliers venaient enseigner leur état.

L'art. 9 « faisoit très expresses inhibitions et defenses à toutes personnes, de tout sexe, et lieux et aages, de quelque qualité etnaissance et en quelque estat qu'ils pussent estre, valides ou invalides, malades ou convalescens, curabes ou incurabes de n’entrer dans la ville et faux-bourgs de Paris. »

L'art. 17 défendait de faire l’aumône « nonobstant tout motif de compassion, nécessité pressante ou autre prétexte, à peine de 4 livres parisis d'amende. »

Les mendiants ne s’accommodaient pas de cette vie sédentaire et laborieuse, ils se révoltaient contre un secours donf la liberté était le prix: pour les mener de force à la prison de Bicêtre (art. 14), on créa des arcliers ou sergens des pauvres, commandés par le Baëlli de l’hospital ; mais bourgeois, artisans, soldats aux gardes les raillaient , parfois même la populace tuait ou blessait les archers pour leur enlever les vagabonds emmenés :.

Pour assurer la subsistance de l'hôpital, « tous les officiers qui seront receus aux Compagnies souveraines establies à Paris, autres que ceux desdites compagnies ; et aussi ceux qui seront receus dans les sièges et jurisdictions subalternes, ordinaires et extraordinaires, pareillement establis en ladite ville, seront tenus à leurs receptions

4, Sources consultées pour les débuts de l'Hôpital général.

Bibl. de l’Arsenal, impr., n° 4675. — « Edit du Roy portant establissement de lhospital general, pour le renfermement des pauvres mendiants de la ville de Paris, donné à Paris au mois d'avril mil six cent cinquante six, vérifié en Parlement, le premier septembre ensuivant. » — A Paris, de l'imprimerie royale, 1664, in-4°.