Le pacte de famine, histoire, légende : histoire du blé en France

242 LE PACTE DE FAMINE

demain; mais le mal n’existera plus dans quarante-huit heures. » On fit alors venir un maître boulanger qui fit de suite du pain bis de très bonne qualité, ayant, dit la crontque, le goût de noisette. Ge pain fut alors substitué à l'autre dans les trois maisons de la Salpétrière, Bicétre et la Pitié. :

A Bicêtre la mortalité n’était pas très forte; les maladies épidemiques les plus fréquentes étaient le scorbut et le charbon:

En hiver « les lits qui servaient d'ordinaire à deux pauvres en recevaient quatre et quelquefois un plus grand nombre ; les uns se couchaient à G heures du soir jusqu'à minuit et se levaient pour céder le lit aux autres qui dormaient jusqu’à 6 heures du matin.

Saint-Mayeul et Saint-Médard, où l'on recevait principalement cette multitude de pauvres, ne pouvaient être tenus dans un grand état de propreté ; la vermine remplissait les lits et les murs des salles.

Pendant l'hyver de 88 à 89 qui fut si rigoureux, on reçut un si grand nombre de pauvres gâtés dans l'emploi de Saint-Eustache que l'on fut obligé de mettre dans la salle dite la Glacière douze et treize hommes dans un lit, sept à la tête et six aux pieds.

Sous l’économe M. Honnet, il y avait souvent bien des révoltes parmi les prisonniers trop resserrés par suite de l'encombrement, et un jour, les prisonniers pénétrèrent dans le corps de garde qu'ils désarmèrent ; mais, comme les fusils étaient à secret, ils ne purent s’en servir.

Le bonhomme Richard raconte ensuite la Révolution à sa manière ; il insiste surles massacres de septembre ; on sait que les prisonniers de Bicêtre se défendirent en désesperés dans leurs cabanons, il fallut amener du canon pour les réduire. Il y a là quelques faits nouveaux ; mais ils ne rentrent pas dans l'étude des maisons de force et d’aliënés avant 1789.

Il continue cette histoire ou plutôt ces mémoires sous l'Empire, la Restauration, le règne de Louis-Philippe.

Mémoires concernant les hôpitaux de la ville de Paris et des maisons de force du royaume en l'année 1754 par Froment, secrétaire du cabinet du Roy ‘.

Hôpital de Charenton, administré par des Frères de la Charité. Ily a dans l’enclos de cette maison des tours où on met des prisonniers d'Etat qu’on y envoye de la Bastille, de Vincennes et quelque-

1. Hôtel Carnavalet (Bibl., ms, 49837).