Le pacte de famine, histoire, légende : histoire du blé en France

TROISIÈME PARTIE. — APPENDICES 2438

fois de Bissestre. Il peut y contenir cent prisonniers d'Etat,etantplusieurs dans une chambre, mais actuellement il y en a tout au plus vingt. Ils sont traites avec beaucoup de douceur par les religieux, leurs gardiens, et bien traités pour la nourriture, comme les malades en convalescence : on leur donne à chacun par jour un pain molet d'une livre, une demie bouteille de vin, à diner une grande soupe et un bon boüilly, à souper un plat de ragout ou du roty. Et les jours maigres deux plats outre la soupe.

Le Roy paie pour chacun 300# par an pour nourriture desdits prisonniers et 100 # pour l’entretient de leur habillement, linge, chaussures, tabac, etc.

La description de Bicêtre était dans le premier volume, quiestperdu ; à la fie du volume, il y a de longs détails sur l’organisation intérieure de la Bastille, la nourriture, les visites des prisonniers, etc. (p. 125 à p. 137).

C’est à Bicélre que, le mardi 45 avril 1792, fut faite sur un cadavre l'expérience de la nouvelle machine à décapiter, qui fut d’abord appelée Louisette, parce que cette expérience fut dirigée par le docteur Louis, et à laquelle on donna plus tard le nom du docteur Guillotin qui cependant n’a participé en rien à l'invention.

Réfleæions Sur le projet de loi en faveur de la maison royale de Charenton, par Pailluy, directeur. (Paris, 1888, 19 p. in-8.)

« La maison de Charenton, fondée en 1641 sur le territoire de Charenton-Saint-Maurice, par un commissaire des guerres nommé Sebastien Le Blanc, ne fut point dans son origine destinée à recevoir des fous. Cette fondation n'eut d’abord pour objet que de satisfaire aux besoins des malades indigens de la seigneurie de ce nom. C'était, en un mot, un petit hôpital, comme tant d’autres, dont les bienfaits de la charité publique ou de la charité privée ont successivement enrichi le sol de ia France. Celui-ci fut doté par le fondateur de douze à quinze arpens de terrain et du revenu de deux

maisons situées à Paris. La direction en fut confiée aux religieux de la charité de l’ordre de Saint-Jean de Dieu. Les communautés religieuses étaient économes. Cette disposition, jointe à la perpétuité de leur existence, faisait fructifier entre leurs mains les dons de la charité. L'établissement dont nous parlons s'agrandit douc successivement et vers le commencement du siècle dernier fut mis en état de recevoir les aliénés.