Le système continental et la Suisse 1803-1813

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dante à celle des denrées importées en France. Les cotons du Levant seuls étaient dispensés de cette obligation. L’inévitable Lothon était chargé de conduire l'opération, dont n'étaient pas exceptées les marchandises allemandes {.

Les commerçants intéressés n'avaient ainsi que deux alternatives :

Jo Laisser leurs marchandises en Suisse; ce qui revenait à les vouer à la confiscation.

2 Les exporter en France, ce qui équivalait à la perte de tout bénéfice par l'achat des soieries, car il ne fallait pas à ce moment songer à liquider ces tissus sur les marchés euroropéens sans de grandes difficultés.

La situation du Landamman devenait véritablement inextricable. Néanmoins, Grimm se défendit avec la dernière énergie contre cette nouvelle vexation qui, à Paris, combinait de la façon la plus heureuse la protection de l’industrie française et les entraves qu’on désirait apporter à la solution de la question économique en Suisse.

Le Landamman énumérait les raisons qui l'avaient engagé en toute bonne foi à prendre de son chef, envers les Etats allemands, des mesures de réciprocité qui avaient amené entre temps de notables changements dans l’état des marchandises séquestrées en Suisse. Se départir envers la Confédération du Rhin de la ligne de conduite suivie jusqu'à ce moment n’était plus possible. Quant aux marchandises d’une autre provenance que l'Allemagne, le Landamman verrait avec plaisir qu’elles fissent usage de la proposition de PEmpereur d’être réexportées en France; mais l’achat des soieries, et Grimm insistait sur ce point, rendait cette procédure sin gulièrement difficile, elle devait être même inabordable à beaucoup de commerçants ?.

En même temps, pour affirmer son intention de respecter la propriété allemande, le Landamman engageait les cantons

1 Décret impérial du 18 mars 1811. 2 Le Landamman Grimm à Talleyrand, note du 8 avril.