Le système continental et la Suisse 1803-1813

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à soumettre à la vérification de Lothon toutes leurs marchandises, sauf celles des ressortissants de Bade, de Wurtemberg ou de la Bavière.

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La réponse à cette attitude ne se fit pas attendre !. Dans un avis conçu en termes très secs, le ministre français exprimait son mécontentement de ce que, pour relaxer les marchandises étrangères, la Suisse n’eût pas attendu une autorisation officielle de Paris, comme l’avaient fait les Etats allemands; il laissait entendre qu’il serait prudent de ne pas continuer les libérations de denrées coloniales 2.

Ainsi le gouvernement impérial reprenait sa politique dilatoire. Lothon était revenu en Suisse, vérifiant ses tabelles et renouvelant ses enquêtes ; puis il repartit pour Paris présenter son rapport. À cette occasion, les autorités françaises ‘ne manquèrent pas de suspecter à nouveau la bonne foi des autorités suisses et de contester une fois de plus l'exactitude des tableaux de marchandises étrangères 3.

Il fallut attendre jusqu’au mois de juin 4811. A ce moment, Lothon reparut subitement pour la troisiéme fois, porteur du nouveau décret qu’il remit immédiatement au Landamman

1 Note de Talleyrand du 12 avril.

? Recès 1811, Appendice G.

3 A la note de Talleyrand du 6 avril était joint « un nouvel état de marchandises et denrées séquestrées en Suisse et appartenant à des négoeïants étrangers dont on demande l’introduction en France. » Sur plusieurs points ce tableau n’était pas d'accord avec les tabelles suisses. Mais le Landamman put réfuter victorieusement la fausseté des chiffres avancés par le gouvernement français. Celui-ci n’avait pas tenu compte, dans la composition de ses tabelles, d’un certain nombre de circonstances qui avaient contribué à diminuer en Suisse l’état des marchandises étrangères, On en avait retranché :

19 Plusieurs partis de marchandises italiennes et françaises qui avaient reçu l’autorisation spéciale de rentrer en France.

20 Les marchandises allemandes réexpédiées après la levée du séquestre.

30 Un certain nombre de denrées, d’abord inscrites sur les tabelles étrangères et reconnues dans la suite propriété suisse.

4° Manquaient sur les tabelles françaises les déclarations, peu considérables à la vérité, de quelques cantons, comme Lucerne, Glaris et les Grisons.