Le système continental et la Suisse 1803-1813

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de la chose en insistant sur l'impossibilité d’une plus longue durée du séquestre; il déclarait abandonner à la disposition de l'Empereur toutes les marchandises françaises, hollandaises, hanséatiques et italiennes ; en revanche, les sentiments les plus élémentaires d’honneur et de justice, aussi bien que les intérêts suisses, lui commandaient de procéder à l’égard des Etats allemands selon la réciprocité.

Le gouvernement français n’ayant accusé réception de cet avis pas davantage que des notes précédentes, on pouvait en conclure qu’il n’avait pas d’objection à la levée de séquestre annoncée. Ce qui semblait confirmer cette idée, c’est le fait que quelques partis de marchandises italiennes confisqués en Suisse avaient été libérés depuis peu sur une autorisation spéciale de l'Empereur !.

Le 1 mars, Bade laissait retirer les denrées des commerçants suisses et, peu de temps après, fut suivi dans cette voie par le Wurtemberg; la Bavière venait enfin bonne dernière 2,

L'affaire semblait liquidée à la satisfaction générale. On peut juger de la stupéfaction du Landamman lorsque, quelques semaines après (7 avril), il reçut communication d’un nouveau décret impérial. Napoléon remettait sur le tapis la combinaison qu’il avait lui-même avancée au mois d’octobre. Il décidait la libération des marchandises de provenance ‘étrangère et leur réexportation obligatoire en France où elles devaient être vendues après acquittement de la taxe. Seulement, au lieu de les écouler normalement dans ce pays, comme l’Empereur l’avait compris dans son premier projet, leurs propriétaires devaient s'engager à acheter des soieries de Lyon, d'Avignon et de Nîmes pour une valeur correspon-

4 Wartmann, p. 279.

* Des deux côtés, on percevait un léger droit pour couvrir les frais du séquestre. C’était pour Bade et Wurtemberg, par exemple, une contribution de deux florins, et pour la Suisse une taxe de trois francs par quintal de marchandises libérées. É

Wartmann, p. 279, 1.