Le système continental et la Suisse 1803-1813

Dernière supplique de la Diète à l’empereur. — 110 —

rations prenaient fréquemment plusieurs semaines. On donnait aux propriélaires en faute, pour se mettre en règle, un délai de deux mois, après l’écoulement duquel les marchandises repassaient la frontière. Le Landamman le cédait à peine au commissaire général en circonspection.

Chaque année apportait ainsi une nouvelle complication. L'Allemagne, seul débouché qui eût encore gardé quelque valeur, perdait graduellement de son importance. Les négociations entamées par la Confédération avec ses voisins allemands pour la conclusion de traités de commerce, n’aboutissaient pas. Bien plus, la Bavière établissait en automne 1812 un nouveau tarif sur les produits manufacturés suisses f.

La Diète, rassemblée en juillet 1812, décida d’adresser un dernier appel à l'Empereur. Cette fois on renonçait à obtenir aucune concession du côté de la France, on bornait ses désirs à l’importation de quelques produits manufacturés dans le royaume d'Italie. On aurait voulu surtout faire rétablir par l'Italie le transit à destination de Suisse des cotons du Levant. En s'adressant directement à l'Empereur, comme l’avait fait Wattenwyl en décembre 1810 pour la levée du blocus commercial de l'Allemagne, on espérait arriver à de meilleurs

résultats 2.

suffire pour permettre la libre circulation en Suisse et en Allemagne des denrées qui en étaient munies. Devant les difficultés faites par le commissaire général, le commerce préférait éviter le transit par la Suisse et faire un détour par Strasbourg et l'Allemagne ; de là un dommage considérable pour les particuliers et pour l'Etat. C'est ce que faisait ressortir une protestation énergique des marchands bälois contre les procédés de Heer.

En 1819, dans le cas qui neus occupe, pour couper les ailes à toute spéculation en cotons filés, Heer voulut exiger de chaque marchand qu’il lui indiquât à l'avance la quantité de cet article qu'il pensait faire venir du dehors. Ces déclarations serviraient à contrôler l'importation. Le Directoire de Saint-Gall eut toutes les peines à représenter au commissaire que dans un temps de variations aussi rapides, il ne pouvait être question de rien faire venir à l'avance, et qu’on ne pouvait que se régler d’après les besoins immédiats.

Arch. Bâle, Prot. des Handlungs-Kom. 8 mai 1811; — Wartmann, p. 29%, 2.

1 Voir $ 8.

2 Recès, 1812.