Le système continental et la Suisse 1803-1813

Progrès de l’industrie française en Europe.

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des démarches tentées en France. La question du transit, qui reparaît dans tous les mémoires adressés au gouvernement impérial, restera jusqu’à la fin de la Médiation sans solution.

Le décret de Saint-Cloud qui avait fermé les portes du royaume d'Italie aux cotonnades suisses vint en même temps interrompre de ce côté toute communication avec l'Espagne. Néanmoins, comme on le verra, l'application assez lâche du système continental par les autorités de Milan et de Naples, le maintien jusqu’en 1809 des relations avec Trieste, auraient permis à la Confédération de tirer encore quelque bénéfice de ce débouché. L’insurrection de 1808 supprima ces dernières chances. Il ne restait désormais de place dans la péninsule ibérique divisée en deux parties irréductibles, que pour les produits de l’Empire et les marchandises anglaises,

Pendant que les Suisses cherchaient une issue à leur angoissante situation, l’industrie française, soutenue à l’intérieur par des subsides financiers et par les commandes officielles, stimulée par les primes accordées aux inventeurs, voyait à l’extérieur s’ouvrir tout grands les débouchés de l'Europe. Favorisée de toute façon, elle pénétrait chez les peuples alliés ; à la suite des armées impériales, elle envahissait les pays conquis, précédée de commissaires qui lui ouvraient la voie ! ; à tout cela s’ajoutait le bénéfice des licences.

Constamment en éveil sur ce point, Napoléon, dans sa prodigieuse activité, attirait lui-même tour à tour, suivant les circonstances, l’attention des fabricants sur l'Espagne, l’Autriche ou l'Allemagne. En pleine Prusse orientale, pendant la campagne de 1807, en 1808, à la veille de pénétrer en

1 Une lettre écrite de Schônbrunn donne un exemple de ces procédés. Napoléon s’y plaint de l’inactivité du Département du Commerce: « Il n’a pas profité de mon entrée à Vienne pour engager les négociants et les fabricants à exporter des draps, porcelaines et autres marchandises et qui paient des droits considérables en Autriche, Les draps seuls paient 60 %. Je les aurais comme de raison exempté de payer ces droits et j’aurais bondé les magasins de Vienne... Voyez ce qu’il est encore possible de faire, »

Corresp. Napoléon à Fouché, 27 septembre 1809.