Le système continental et la Suisse 1803-1813

Compensations réalisées par la Suisse en Allemagne et dans les pays

du Nord.

Relations économiques des Etats allemands les canL’indus- trie saxonne.

avec tons.

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Mais ce n’est pas dans le Midi que devait se manifester le mieux lingéniosité des Suisses à suppléer à leurs pertes. Tout naturellement, dès le début, leurs regards s'étaient portés du seul côté que la politique impériale leur eût laissé à peu près libre : l'Allemagne et les pays du Nord. C’est dans cette direction qu’allait se concentrer l’attention de leurs commerçants et de leurs industriels. des schweïserische Nachrichten s’écrie déjà en 1806, avec la confiance courageuse qui caractérise le commerce suisse :

Un correspondant Gemeinnützige « Ne désespérons pas, c’est Napoléon lui-même qui nous indique de nouveaux débouchés vers le Nord. >» Champagny lui aussi, disait à la députation venue en 1807 à l’occasion de la paix de Tilsitt : « Cherchez, pour payer vos impositions, à vous ouvrir des débouchés d’un autre côté, en Allemagne par exemple ; nous sommes bien éloignés d’y mettre obstacle, nous le verrons même avec plaisir. »

C’est essentiellement des Etats de la Confédération du Rhin, de la Russie, de la Pologne, qu’il s’agissait; deux grandes places, Francfort, Leipzig surtout, leur servaient d’intermédiaires. Examinons rapidement quelle fut pour la Confédération l'importance antérieure de ces marchés et voyons dans quelles conditions celle-ci allait engager la partie en Allemagne. Au dix-huitième siècle, c’est avec ses voisins allemands que la Suisse avait trafiqué le plus facilement ; dans cette région, son commerce avait peu varié. L’échange des produits naturels qui passaient la frontière allemande contre ses produits manufacturés s’était toujours opéré en pleine liberté et les marchands des cantons bénéficiaient en même temps des avantages accordés par les princes germaniques aux grandes foires de leurs Etats !.

Les toiles de coton et d’indiennes des cantons septentrionaux, les mousselines de Saint-Gall et surtout les soieries de

1! Jenny, 1, p. 33-35 ; — Gonzenbach, p. 76.