Le système continental et la Suisse 1803-1813

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brillantes couleurs, la finesse et la solidité des étoffes suisses, qui trahissent les progrès dus à l'influence stimulante de la crise économique !.

Encouragés par un excellent début à Francfort, les Suisses reviennent en nombre à Leipzig. Aux côtés d’anciens fournisseurs, les Esslinger de Zurich, les Dupasquier de Neuchätel, les grandes maisons saint-galloises et appenzelloises, d’autres noms surgissent, jadis inconnus sur la place. Toiles de cotons, indiennes, mousselines, tout est rapidement liquidé aux meilleures conditions et à l’avenir on écoulera facilement à Leipzig les marchandises qui n’auront pu pénétrer en Italie*.

Ainsi, à partir de 1808, l’industrie suisse semble avoir retrouvé les débouchés nécessairss pour vivre. Mais cela ne suffit pas; elle doit, sous peine de perdre le bénéfice de ce premier succès rétablir l’importation de ses matières premières, particulièrement celle des cotons bruts et filés. Là encore, malgré les obstacles accumulés devant elle par la politique impériale, elle-se tire d’affaire et réussit à combler ses déficits.

Au début du système continental, on avait fait grand bruit des plantations de coton que le gouvernement français poussait en Italie et qu’on avait fait miroiter aux yeux de l’Europe. Il devint bientôt évident, malgré les primes accordées par Napoléon, que les matières textiles recueillies à Naples et à Fcome ne seraient jamais qu’un complément dérisoire des denrées de l'Amérique et du Levant .

Comment, en particulier, suppléer aux cotons d’outre-mer

1 Allg. Ztg., 22 juin 1808, Ostermesse.

2 Allg. Ztqg., 20 novembre 1808.

3 L'Empereur avait décrété une prime d’un franc par kilogramme de coton recueilli dans les départements italiens.

Moniteur, 3 et 17 octobre 1810. 11 février.

4 Les tabelles de Bâle, en octobre 1810, ne signalaient que 336 quintaux de cotons romains et napolitains. Les tableaux des établisements-frontière en contenaient en 1811, 2953 livres sur une importation totale de 2 207 797 livres; puis ces produits disparaissent complètement. On pouvait donc prendre pour une amère ironie les paroles de Rouyer qui les présentait en

Rétablissement partiel des importations de cotons bruts et filés.