Le système continental et la Suisse 1803-1813

les Tessinoiïs tenaient bon malgré les abus, et le gouvernement suisse eut le courage de ne pas céder.

En février 1811 arrivait enfin une circulaire, en réponse à toutes les protestations demeurées jusqu'alors sans résultat, La France, disait ce message, était toute disposée à évacuer le Tessin dès qu’elle aurait obtenu contre la contrebande les garanties voulues. Le gouvernement impérial proposait en conséquence à la Suisse une combinaison qui devait à cet égard assurer à tous pleine tranquillité. Ce projet comprenait d’une part « l'amélioration de frontière » dont avait parlé l'Empereur et qui consistait dans l'abandon de tous les districts situés au sud du lac de Lugano; de l’autre, le maintien de la ligne des douanes italiennes jusqu’au Gothard.

Une Diète extraordinaire réunie en avril 1811 à Soleure eut la dignité de ne pas prêter la main à cet arrangement. Elle adoptait la seule politique possible dans ces circonstances en prenant elle-même l'initiative d’un contre-projet.

Elle se déclarait fermement déterminée à réprimer la fraude et à faire tous les sacrifices nécessaires pour amener le départ des troupes françaises. À son tour elle présentait un projet capable de satisfaire aux exigences les plus difficiles. Il prévoyait l’établissement d’une double ligne de douanes dans le canton du Tessin; la première intérieure pour surveiller les cols et qui longeait le Gothard, le Lukmanier et le Bernardin, avec les stations de Dazio-Grande, Olivone, Lumino; la seconde extérieure, sur la frontière italienne avec les stations de Chiasso, Lugano, Ponte Tresa, Magadino et Locarno. Ces deux lignes devaient rester en étroite relation; elles devaient chacune arrêter et contrôler toutes les marchandises se dirigeant vers l'Italie. Des produits suisses, ceuxlà seuls destinés à la consommation du Tessin devaient être admis dans le canton; les autres seraient arrêtés à la première ligne déjà comme articles prohibés en Italie, ou seraient confisqués à la seconde ligne, s'ils avaient une fois échappé au contrôle. L’exécution des peines sévères qui at-