Le système continental et la Suisse 1803-1813

teignaient les fraudeurs était confiée au Grand Conseil du Tessin ; enfin on formait un corps de gardes-frontière de deux cents hommes {.

Le 23 avril 1811, la Diète communiquait ces propositions à Paris avec la conviction que leur exécution serait suivie du prompt départ des troupes italiennes. Mais ce contre-projet qui enlevait à l'Empereur tout prétexte valable pour réaliser ses projets d’annexion, n’eut pas grand succès, comme on peut se le figurer. Fort contrarié par la résistance inattendue de la Diète qui persistait à ne pas comprendre ses désirs à demi-mot, Napoléon ne manqua pas de faire sentir sa mauvaise humeur à la Suisse en maintes occasions. Sur la quesüon du Tessin, il se décida pour le parti le plus simple, garder le silence devant l’offre déplaisante de l’Assemblée fédérale et procéder par l’indifférence.

C’est ainsi qu’à toutes les réclamations du Landamman, des Diètes extraordinaires et ordinaires, on opposa désormais à Paris une froideur glaciale. Seule la défaite des Français en 1813 put amener l’évacuation du territoire tessinois; jusqu’à cette époque, les habitants de ce canton virent leur pays impitoyablement fermé à tous les produits de l’industrie suisse.

Ce rapide coup d’œil sur l'affaire du Tessin nous a entraîné jusqu'à l'extrême limite de la période qui nous occupe. Reportons-nous au mois de novembre 1810,

La succession effrayante des événements d'octobre, les mesures prises en Allemagne et au Tessin avaient révélé jusqu’à quel point Napoléon voulait en venir. Il n’y avait pas un moment à perdre si l’on voulait sauver quelque chose, prévenir de nouvelles mesures et arriver à rétablir jamais la circulation commerciale au dedans et au dehors. Aussi la commission réunie à Berne, sitôt après l’arrivée des premières notes françaises menait-elle ses travaux avec toute l’activité

1 Recès de la Diète, 1811 ; — Repertorium, Appendice 4.

Règlement provisoire du 9 novembre 1810.

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