Le système continental et la Suisse 1803-1813

appliquer des mesures analogues en Suisse, et le fisc français s’en promettait de nombreux millions.

Le loyal Wattenwyl ressentit vivement ces odieux procédés. Dans sa réponse courageuse et digne, il faisait ressortir l'impossibilité, à tous égards, de disposer ainsi de ces marchandises. L'Empereur n’avait-il pas lui-même admis le principe que les denrées ne devaient être imposées qu'au lieu de leur consommation, en France, en Allemagne, en Suisse où que ce fût ?

Le Landamman demandait respectueusement qu’on s’en tint À cette décision. Dans des conditions de libre transit telles qu’elles existaient en Suisse, toute confiscation de biens étrangers sur territoire helvétique ne pouvait que compromettre gravement l’honneur du pays et le crédit national ; de plus, sérieuse considération, elle ne manquerait pas d’attirer sur la propriété suisse séquestrée au dehors des représailles justifiées de la part des Etats dont les ressortissants auraient été frappés sur le territoire de la Confédération f.

: Quant à la visite de Lothon, il fallait se résigner à la subir. Wattenwyl se déclara prêt à réclamer des cantons toutes les facilités dont l'inspecteur des douanes aurait besoin pour recueillir les renseignements désirés. Le Landamman n’avait pas grande confiance dans le succès de ses démarches ; néanmoins, dans la circulaire qui annonçait aux autorités cantonales l’arrivée de Lothon, il faisait accélérer encore le travail de composition des tabelles, dans l'espoir que, présentés à temps, ces documents pourraient améliorer la situation. D’après les indications de Wattenwyl, ces tableaux devaient contenir :

Jo Un relevé sommaire de toutes les marchandises coloniales déclarées.

2o Un état distinguant soigneusement la propriété étrangère de la propriété suisse. La dernière catégorie devait comprendre à son tour la propriété des ressortissants du canton et celle des confédérés.

4 Note du Landamman du 12 novembre.