Le système continental et la Suisse 1803-1813

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commerçants s’en expliquaient dans un mémoire adressé à leur gouvernement et faisaient voir que les quantités de coton déposées dans le canton au moment de la séquestration étaient loin de suffire aux besoins de l’industrie indigène !. Le montant total des taxes prélevées à Zurich sur les denrées coloniales était le 12 février 1811, de 198 966 francs, 7 batz 3 rappen?. À Bâle, le produit de ces mêmes impositions, réparti sur 112 maisons de commerce, se montait en 1811 à 243 251 francs ?, chiffre qui, de même que celui des quantités totales des marchandises trouvées dans le canton au moment du séquestre, n’avait rien que de très raisonnable pour une place de l’importance de Bâle#. Dans le canton de Vaud, le dépouillement des livres d’entrée indiquait, pour le mois de septembre et les quinze premiers jours d’octobre, une importation de denrées coloniales supérieure d’un quart à celle des années précédentes. On expliquait ce fait par la plus grande activité des affaires en automne, à un moment où les deux cantons de Vaud et du Valais avaient coutume de s’approvisionner ÿ.

Le cas du Tessin démontrait à l’évidence l’exagération des griefs formulés contre la Suisse. Dans cette région, l’opération du séquestre devait, dans l’idée de l'Empereur, rapporter « deux millions » à la France. Le vice-roi d'Italie, plus

1 Ce mémoire faisait aussi valoir l'augmentation sensible qu'avait subie dans les mois précédents le commerce des cotons bruts entre Zurich et les petits cantons ; il fut adressé au gouvernement dans les derniers jours d'octobre 1810.

Arch. Zurich, Missiven, 19 octobre 1810.

? Muralt, p. 186.

3 Arch. Bâle, Kont. Syst., P4, 23, 15 décembre 1811.

4 Dans les districts de la campagne bâloise, on ne trouva à séquestrer que 103 livres de sucre, 52 livres de café, 5 livres de thé et 22 livres de poivre. Ces chiffres prouvent combien la consommation des denrées coloniales avait diminué dans le peuple. Arch. Bâle, Kont. Syst., P 4, 2 oct. 1810.

5 Le rapport vaudois estimait aussi que le décret de Schaffhouse du 4 octobre (voir p. 62) devait avoir contribué à augmenter les dépôts de denrées coloniales dans les autres cantons.

Corresp. du P. C. vaudois, 9 novembre 1810.