Le système continental et la Suisse 1803-1813

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modéré, déclarait à Hauser que le Tessin détenait pour 800 000 francs de marchandises coloniales. Le montant de la taxe sur les denrées séquestrées donna exactement la somme de 179 216 lires. De marchandises britanniques, on ne trouva pas trace !.

Dans la principauté de Neuchâtel, les denrées coloniales et les toiles de coton que l’on découvrit ne dépassaient pas les besoins du moment et n’entraînaient aucun soupçon de spéculation. Des produits manufacturés anglais ou jugés tels, trouvés à Neuchâtel et à la Chaux-de-Fonds en petites quantités furent brûlés dix jours après leur mise sous séquestre ?.

Ces quelques exemples suffisent à notre démonstration. Pouvait-on encore, en bonne foi, représenter la Suisse comme le centre d’une vaste organisation soutenue par les gouvernements, comme un point où convergeaient toutes les routes de la contrebande. Que restait-il de tout cet échafaudage de faits exagérés par la fantaisie impériale? Tout au plus pouvait-on reprocher à la Confédération le reflux momentané des denrées allemandes, au mois de septembre vers ses frontières. Le gouvernement français n’en persista pas moins dans ses récriminations. |

Après la publication des tabelles, le Landamman s'était senti plus fort ; dans une note ferme, il réduisait à de justes proportions les faits exagérés, éclaircissait la seule question douteuse, celle de la forte importation des cotons, s’appuyait sur ces explications pour demander enfin la suppression du blocus commercial établi en Allemagne contre la Suisse #.

D'une façon générale, le résultat fiscal de toutes les confiscations opérées en Europe n’avait pas répondu à l’attente de l'Empereur. Celui-ci avait exhalé à plusieurs reprises la mauvaise humeur que lui causait cette déception, qu’il attri-

1 Corresp. Napoléon à Eugène Beauharnais, 6 octobre 1810.; — Polit. Jahrb., , p. 269 ; — Tillier, I, p. 414.

2 Tribolet, p. 59.

3 Note du Landamman du 22 novembre.

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