Le système continental et la Suisse 1803-1813

En oo

buait au peu d’empressement des gouvernements à exécuter ses ordres.

Le rapport de l'inspecteur Lothon avait excité à Paris la même irritation à l’égard de la Suisse. Il ne restait au gouvernement impérial qu’un moyen de traîner la situation en longueur : c'était de mettre en doute l’exactitude des tableaux livrés par le Landamman et les cantons ; il le fit de ia manière la plus offensante. Les tabelles générales expédiées le 17 et le 29 novembre n’inspiraient, disait-il, aucune confiance; l’état de la propriété étrangère contenait des erreurs, que trahissaient les déclarations des marchands français qui avaient eu des denrées confisquées en Suisse et dont les chiffres ne coïncidaient pas avec ceux des tabelles. Ces altérations ne pouvaient avoir eu lieu qu'avec la complicité des autorités suisses.

Le Landamman repoussa ces allégations de toutes ses forces. Les inexactitudes qu’on lui reprochait avaient leur source, il le prouvait, non pas dans ses propres données, mais dans les chiffres exagérés déclarés par les commerçants français. Enfin, pour réduire à néant tous les soupçons, il ordonna pour le 16 décembre le relevé d’un nouvel et troisième état général des marchandises séquestrées en Suisse {.

Une tabelle spéciale devait être établie pour la propriété étrangère avec l’indication détaillée des marchandises et le nom de leurs propriétaires. Pour la propriété suisse, on se bornaïit à indiquer en gros les quantités recueillies dans chaque canton ?. Malgré ces données convaincantes, nous verrons que le Landamman eut encore et toujours à réfuter dans la suite de nouvelles insinuations.

L'Empereur ne manifestait toujours aucune intention de modifier en rien le séquestre établi sur les marchandises de propriété suisse; il voyait que grâce à ses tergiversations, la situation économique en Suisse devenait chaque jour plus intolérable. Toute activité semblait paralysée, faute de matières

1 Note du Landamman du 11 décembre. ? Recès, 1811. Supplément G.

Levée du séquestre sur les denrées coloniales de propriété

suisse.