Le système continental et la Suisse 1803-1813

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tant le rétablissement du transit pour les cotons du Levant !.

A cet avis succédait la notification des Etats allemands reconnaissant que les établissements-frontière présentaient les garanties voulues contre la contrebande. Au début de l’année 4811, les funestes décrets des trois voisins étaient officiellement levés, les uns après les autres. Bade et Wurtemberg supprimaient les leurs dans le courant de janvier. Avec la Bavière, il fallut attendre jusqu’au 16 avril?. Les nouvelles impositions du tarif de Trianon avaient passablement modifié les conditions d'importation des cotons du Levant. Néanmoins la concession péniblement arrachée à la France était suffisante pour assurer à l’industrie suisse une existence tolérable sinon brillante *.

Tout n’était pas fini. La troisième question, celle des mar-

1 Champagny à Wattenwyl. Note du 21 décembre.

2 Ce retard causé par les exigences du gouvernement de Munich provoqua les réclamations des cercles commerciaux, notamment à Saint-Gall et à Zurich. Constatons ici que des trois Etats allemands voisins de la Suisse, la Bavière se montra de beaucoup le moins accommodant, probablement à cause de ses étroites relations politiques avec la France. Cette mauvaise volonté fut ressentie d’autant plus vivement par les cantons après l'annexion du Vorarlberg qui avait doublé l'importance des rapports commerciaux avec la Bavière. C’est ainsi que dans le cas qui nous occupe, le gouvernement bavarois voulut bien autoriser le rétablissement du transit des denrées ; mais, au mépris du principe qui imposait les produits coloniaux au lieu de leur consommation, elle voulut les taxer tous à leur entrée sur son territoire, et garder pour elle le produit de l'imposition. Dans les années suivantes, on ne put arriver à conclure avec la Bavière un traité de commerce ; bien plus, on eut à subir de sa part en 1812 un nouveau tarif très lourd, sur les produits manufacturés suisses,

Arch. Bâle, P 3, 28 février 14811; — /4. Cop. des Handelscom. 12 mars 4841 ; — Arch. Zurich, Prot. des Kaufm. Direkt, 4 mars 1811.

3 Tandis que dans les Etats allemands de Bade, Bavière et Saxe, les cotons du Levant, ainsi que certaines denrées destinées à la fabrication indigène étaient libérées de la taxe extraordinaire ou imposées d’une façon très adoucie, le commerce et l’industrie suisses, malgré toutes les pétitions, ne purent jamais arriver à obtenir cette faveur de leur gouvernement. Ce fait qui aggenvait lourdement pour les commerçants suisses les conditions de la concurrence, suscita dans les cantous des plaintes amères.

Aréh. Bâle, Kont.-Syst:, P 1, 6 mai 1811 ; — VWartmann, p. 74, 2.