Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma, page 154
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142 LE THÉATRE-FRANCÇAIS PENDANT LA RÉVOLUTION
« Je ne connais que ma conscience, je suis fort d’elle : Ils m’attaquent, ces gens qui ont intérêt à ce que le peuple soit méchant, parce que j'ai prouvé dans mon ouvrage qu'il est bon, essentiellement bon, parce que je lai vengé des calomniateurs qui lui attribuaient les crimes des brigands. — Ciroyens, je ne vois que vous, que la loi que vous dictéz au nom du peuple, et je me sens plus hbre et plus grand, en lui soumettant ma volonté, que ces misérables esclaves qui prêchent la désobéissance à vos décrets.
« Signé : Laya. »
Après cette lecture, l’ordre du jour est réclamé d’un côté de l’Assemblée, et de l’autre on demande l'admission du citoyen Laya.
Le conventionnel Lehardy prend la parole :
— J'atteste, dit-il, que, devant moi, les officiers municipaux ont arrêté entre eux de faire tomber ceite pièce. C’est une cabale abominable.
A la suite se produisent plusieurs motions successives, sur lesiueiles on passe à l’ordre du jour.
Enfin on lit une lettre du maire de Paris, retenu au Théâtre-Français; il prie l’Assenblée de prendre en considération la députation de citoyens dont Île peuple atiend les elfets avec impatience; il ajoute que le peuple veut que l’Ami des Lois soit Joué et que l'esp-rance d'obtenir une décision favorable le retient seul autour du Théâtre-Français.
Le citoyen Kersaint dit : — Je demande l'ordre du jour, maïs en le motivant sur ce que l’Assemblée nationale ne connaît pas de loi qi permette aux mumcipuités d'exercer la censure sur les pièces de théâtre. — Au reste l’Assemblée ne doit pas avoir d'inquiétude, puisque le peuple se moutre l’ami des lois.
L'Assemblée adopte l'ordre du jour ainsi motivé.