Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

PÉRIODE THERMIDORIENNE. — DIRECTOIRE 315

sur le théâtre du Marais, le 6 juin 1792, fut repris et remis à la scène, à la date du 16 floréal an V (5 mai 1797). Cette représentation, au théâtre Feydeau, ne rappela en aucune façon le succès sensationnel de la Folle Journée. Cependant, sur la réclamation pressante du public, l’auteur du Mariage de Figaro dut se présenter sur la scène pour s’y voir couronner de lauriers, ce qui lui permit d'écrire à ses amis « qu'il y avait toujours en France une royauté debout, celle de l'esprit. »

La victoire remportée par le Directoire sur les Assemblées législatives et les proscriptions qui furent la suite du 18 Fructidor réchauffèrent l’ardeur révolutionnaire du théâtre de la République, et ce fut alors qu’il donna une comédie, en trois actes, intitulée Les Véritables honnêtes gens, froide et insipide apologie de cette désastreuse journée (1).

L'auteur était une citoyenne Villeneuve, épouse d’un comédien ; elle avaic, en 1793, fait jouer sur les théâtres de la Commune de Paris, notamment sur celui des Sans-Culottes (salle Molière, rue Martin), un drame en cinq actes, en prose : Les Crimes de la noblesse ou le régime féodal, et sur la même scène, en 1795, le Véritable ami des lois.

(1) Cette date du 18 Fructidor (4 septembre 1797) marque la

fin de la lutte engagée entre le Directoire, composé de Barras, Laréveillière-Lepaux, Rewbel, et les Conseils des Anciens et des Cinq-Cents, ainsi que le vote de la loi de dérrtation qui fit exclure 200 membres du Corps législatif, dont une partie fut transnoriée à Sinnamary. .— En mai 1798, la frégate La Décade transportait 193 victimes du 18 Fructidor, parmi lesquelles se trouvait Louis-Ange Pitou, le chansonnier, à Cayenne et dans les déserts de la Guyane française.

(L'Urne des Stuarts, ou le fond de ma conscience, par LouisAnge Pitou. Paris, chez L.-A Pitou, libraire de S. A. R. Madame la duchesse d'Orléans, rue de Lulli, »° 1, 31 août 1815.)

Ce titre était la maigre récompense que lui avait valu son ardent dévouement à la dynastie royale.