Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

PÉRIODE THERMIDORIENNE. — DIRECTOIRE 317

Il avait, pour atteindre ce but, à lutter contre de sérieux obstacles, des difficultés presque insurmontables, basés sur les froissements d’amour-propre, les jalousies, les rivalités si ardentes dans ce monde du théâtre, et, de plus, sur de vieux levains d’antagonisme et de dissidences politiques. Toutefois la question d'intérêt habilement présentée et discutée parvint à triompher et à produire le rapprochement sollicité. C’est ainsi que Sazeret put engager à son théâtre, Talma, Dugazon, Grandménil, Michot, Baptiste aîné, Monvel, Mr Vestris et Petit-Vanhove.

La première représentation de début eut lieu devant une salle comble, pour Grandménil et Michot, dans l’Avare; puis Baptiste aîné rentra dans le Glorieux, Monvel dans Britannicus, Dugazon dans les Fausses confidences, enfin, M Petit-Vanhove dans Andromaque. La reprise de Macbeth, de Ducis, qui eut lieu peu après cette fusion, permit à Talma d’obtenir un nouveau triomphe.

IV

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Nous sommes arrivés en plein Directoire, cette page si curieuse de notre histoire révolutionnaire.

Les mœurs étranges de cette société mouvementée, disparate, hétérogène, ont été trop souvent et trop bien décrites, pour que nous entreprenions une peinture qui ne serait qu'une pâle répétition; mais il rentre dans notre cadre d'offrir ici une esquisse de l'aspect général des théâtres à cette époque.

Les murs de Paris étaient littéralement couverts d'affiches de spectacles, de bals, de divertissements de tous genres.

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