Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

PÉRIODE THERMIDORIENNE. — DIRECTOIRE 333

C’est le moment où les modes tombent absolument dans la charge par l’exagération, par l’excentricité des formes, et deviennent, par suite, une proie naturelle pour les auteurs dramatiques qui, en les produisant sur la scène, y trouvent une source abondante de haut comique, comme dans la comédie de Pujoulx.

- Maïs où le côté extravagant de ces modes nouvelles se trouve, surtout, mis en relief, avec une verve fé-

conde, railleuse et mordante, avec une variété sati-.

rique des plus rejouissantes, c’est dans la collection des estampes imprimées en couleur par Debucourt, Bosio, Carle Vernet, Darcis et Gatine, qui sont, en quelque sorte, les observateurs patentés de ces mœurs étranges.

Le crayon humoristique de Carle Vernet, uni à l’habile burin de Louis Darcis et de Debucourt, a fixé, de la façon la plus pittoresque, les exagérations et les ridicules d’alors, dans des planches célèbres, fort recherchées aujourd’hui, telles que : les Incroyables, les Croyables actifs du Palais ci-devant-Royal, les Merveilleuses, l'Anglomane, l'Inconvénient des perruques, le Cufé des Incroyables. « Ces types, écrit Renouvier, ont conquis leur immortalité dans les Annales du costume, comme précédemment, les Capitans, les Précieuses de Bosio, les Mezzetins et les Coquettes de Gillot. »

culement joué à la grande dame, chante le couplet final, la moralité de la pièce : Entre nous vivons sans façon, Abjurons la noblesse. A vrai dire changer de nom Serait une bassesse! ‘ Dans les plaisirs, toujours en paix, (à ses enfants :)

Enfants, oubliez à jamais Un moment de faiblesse.

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