Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

PÉRIODE THERMIDORIENNE. — DIRECTOIRE 339

Le théâtre de l’Odéon donna le Mariage à la Paix, comédie en un acte et en prose de Gamas.

Il en fut de même sur les autres théâtres, où défilèrent pièces et impromptus traitant le même sujet, tels que : la Fête de la paix, la Paix ou les Amants réunis, la Paix ou le Retour des Volontaires, le Dénoüment inattendu, le Pied de Nez ou La Nouvelle de la Paix,tete,

v L

Nous avons dit que la reprise de Macbeth de Ducis, au théâtre Feydeau, avait été pour Talma l’occasion d’un nouveau triomphe. C’est à l’une de ces représentations, celle du 3 mai 1798, qu’assistait le général Bonaparte, à la fin d’un diner en petit comité au Luxembourg, chez le directeur Barras.

À son entrée dans sa loge, le vainqueur d'Italie fut salué des mêmes acclamations qui l’accueillaient partout où il se présentait, depuis son retour de l’armée.

Au sortir du théâtre, rentrant chez lui, à minuit, sans que son départ fût soupçonné, Bonaparte montait en chaise de poste, avec Joséphine, Eugène de Beauharnais, Duroc, Bourienne et Lavalette.

Paris dormait encore, qu'il se trouvait déjà loin, sur la route de Toulon, roulant vers une destination inconnue, mystérieuse, sauf pour quelques initiés, et qui était, en réalité, la vieille terre des Pharaons, la source de l’antique civilisation et la route des Indes.

Ce départ furtif, après une soirée passée au théâtre,

devait aboutir à la poétique et prestigieuse campa-

gne d'Egypte. On a vu précédemment que, grâce aux soins de Sa-