Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

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dans les entreprises théâtrales, et qui venait fort à propos ; elle s’accentua d’autant plus que l'association, qui comptait, dans ses rangs, notamment Grandménil, Saint-Fal, Saint-Prix et Dupont, ävait des frais généraux assez modérés.

Mais cette situation brillante fut arrêtée court par une catastrophe déplorable, un incendie qui, dans la nuit du 19 mars 1799, détruisit complètement l’'Odéon, ne laissant de ce beau théâtre que quatre murs enfumés. La veille, on avait donné la première représentation de l’Envieux, comédie en vers de Dorvo, qui n’avait obtenu aucun succès. C’est au moment de cet incendie que Naudet, faisant allusion au désir qu’on exprimait de voir les deux troupes des Comédiens-Français se réunir à la rue Richelieu, aurait paru donner créance au bruit répandu que le feu avait été mis exprès, en s’écriant : « Ah! ah! pour « nous forcer à déménager, voilà une assignation « bien chaude! »

Aussi, dès le lendemain, le malheureux Sageret était arrêté et incarcéré au Temple comme incendiaire. Toutefois, on le relâchait quelques jours après, son innocence étant reconnue; mais il se trouva alors sans direction, lui qui en avait cumulé jusqu’à trois à la fois.

Avec l’Odéon c'était le dernier Théâtre-Français qui disparaissait, car le théâtre Feydeau avait été également forcé de fermer ses portes, le 14 floréal an VII (1798), devant l'insuffisance des recettes.

Après une exploitation de dix-huit mois, ces pauvres artistes, subissant des pertes sérieuses dans le sinistre, et restant sans asile, s’entendirent avec les directeurs du théâtre Louvois, qui en étaient également propriétaires, pour y donner une vingtaine de représentations.

A la suite, prenant en considération leur détresse,