Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

PÉRIODE THERMIDORIENNE. — DIRECTOIRE 357

tude de choisir, de préférence, une loge de baignoire grillée.

Cependant, le Journal des Débats, un des doyens du journalisme français (1), contenait, à la date du 3 pluviôse an VIII (1799), le curieux article suivant :

« On a donné, avant-hier, au théâtre de la Répu« blique et des Arts, la 2° représentation d'Horatius « Coclès. L'annonce de cette pièce avait attiré un con« coursimmense de spectateurs. Le général Bonaparte « a paru. Quoiqu'il ne fût pas en uniforme et qu'il eût « pris soin de se tenir dans le fond de la loge (aux se« condes de face), il a été aperçu, et aussitôt la salle a « retenti d’applaudissements unanimes et longtemps « prolongés et des cris de : Vive Bonaparte !

« La modestie du jeune héros semblait souffrir « d'un pareil accueil. Il a dit à une personne qui il « était dans la loge à côté de la sienne : |

« — Si j'avais su que les loges fussent si décou- j « vertes, je ne serais pas venu. » 3

A la suite des vicissitudes nombreuses, de tous genres, traversées par le Théâtre-Français, et que nous venons d’esquisser rapidement, il n'est pas sans intérêt d'indiquer quelle était, lors de sa reconstitu- %

4 fl À €

tion, la composition exacté de la troupe des Comédiens-Français : à En voici le tableau détaillé.

MAHÉRAULT, COMMISSAIRE DU GOUVERNEMENT. Sociétaires. MM. Molé, doyen, recu en 1761.

Monvel. — Dugazon. — Dazincourt. — Fleury. — Vanhove. — Florence. — Saint-Prix. —

(1) Sa fondation par Bertin l'aîné remonte au 29 août 1789. e — Les deux plus anciens journaux sont : d'abord la Gazette j à de France, fondée au xvn° siècle par Théophraste Renaudot, % (le 30 mai 1631), puis le Moniteur. 4