Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma
PÉRIODE THERMIDORIENNE. — DIRECTOIRE 313
ditions, il était devenu, malgré sa voix aigre et sa figure grotesque, le plus habile professeur et le guide le plus sûr des jeunes acteurs qui se livraient au culte de Melpomène. Talma dut une grande partie de son talent aux avis, aux lecons de ce grand maître, qui joignait à la science profonde du comédien les qualités d’un ami vrai, généreux MÊME; et portait au plus haut degré l'amour de l'indépendance et de la dignité de caractère. A côté de Dugazon, était son rival, qui, sans avoir sa verve comique et ses savantes traditions, partageait avec lui la faveur du public, par up jeu fin, spirituel, et peut-être d'un goût plus épuré : c'était Dazincour, le Figaro qu'avait rêvé Beaumarchais ; ce valet de chambre de grande maison, initié dans tous les secrets de son maitre, adroit entremetteur des intrigues de Madame; ou bien ancien serviteur malin et pourtant bonhomme, dépositaire de tous les secrets de la famille... |
« Après ces deux grands chefs d'emploi de la livrée, arrivait La Rochelle, plein de verve et de franchise, mais que son insouciance et sa paresse empêchaient de s'élever au premier rang que lui avait assigné la nature. Le peu de rôles qu'il créa prouvèrent qu’il était digne de rivaliser avec Dugazon et Dazincour.
« Mais quittons la livrée, et passons en revue les comiques d’un autre genre. Je citerai d’abord Grandménil, véritable inspiré de Molière, qu'on admirait dans l'Avare, le Malade imaginaire et Arnolphe de l'École des femmes. Jamais aucun comédien ne sut mieux honorer sa profession, soit par la pureté de ses mœurs et la dignité de sa personne, soit par cette étude des anciens ou ce zèle constant à mériter les faveurs du publie, pour lesquelles on le vit oublier jusqu'aux avantages de la fortune. Après ce grand acteur, arrivait dans le même emploi, Caumont, moins
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