Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

L'INSURRECTION DES CURÉS 121

à augmenter les honoraires de tous les curés qui n'ont pas 2,000 livres de revenu.

Les curés de Bourges, réunis le 23 janvier 1789, expédient au ministre Necker une lettre signée, par laquelle ils déclarent « avoir le plus grand intérêt à adhérer en lout au Mémoire de MM. les curés du diocèse d'Angers » etsupplient le directeur général des finances « de déposer les mêmes vœux de leur part aux pieds du trône, osant espérer celte grâce de son zèle et de son amour pour la justice (1).

Le mouvement gagne les chanoines, ceux du moins qui ne sont pas nobles. L'abbé Legrand, syndic du chapitre bourgeois de l’église collégiale de Saint-Martin, à Châteauroux, parle ainsi, au nom du clergé, dans l'assemblée préparatoire des trois Ordres, le 26 janvier (2) :

« .…. Un nouvel ordre de choses se déploie à nos yeux, le voile du préjugé est déchiré, la raison en a pris la place; majestueuse en sa marche et fière de sa victoire, elle s'empare de tous les cœurs français, sape par le pied tout ce qui n'était fondé que sur les anciennes opinions, el Lire toute sa force d'elle-même... Partout le patriotisme et le désir d'une liberté raisonnée ont pris la place de l'égoïsme et de la vile servitude ; partout un citoyen est un homme, PER A partout un homme est un citoyen.

« Ne nous étonnons pas, messieurs, D quelques trouÉe de quelques agitatious dans la circonstance actuelle ; un morne silence, une funeste tranquillité seraient {rop dangereuses, ce serait la tranquillité de la mort...

« Oui, mes concitoyens, vous surtout que l’on désigne sous le nom d'artisans et de peuple, et que l'Ordre pour lequel je parle appelle ses égaux et ses amis; oui, vous

qn A. Proust, Archives de l'Ouest, &. IV,p. 265-266, (2) Jhid,, p. 256.