Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

126 LES CAITERS DES CURÉS

sort un simple avis À MM. les curés lorrains "et autres eculésiastiques séculiers du diocèse de Metz (1). On y annonce qu'une conimission, « formée, avec l'aveu tacite du gouvernement, » de #8 membres, dont 12 pour le clergé, 12 pour la noblesse et 24 pour le Tiers, a arrêté un plan d'organisation des États provinciaux reconstituant « l'Assemblée nationale de la Lorraine ». A cette occasion, le 20 janvier 1789, le curé de Saint-Sébastien de Naney « à demandé, au nom des curés, qu'ils aient des députés aux Etats provinciaux et généraux ; la motion à élé universellement applaudie; que, par conséquent, le clergé inférieur s’agite comme le Tiers-Etats, manifeste ses plaintes et vœux; qu'il s'adresse aux trois curés commissaires dans l’ordre du clergé, » dont l'un, est le curé d'Embermesnil, Grégoire. Saluons, à sa première apparition, celte belle figure de l'abbé Grégoire, (né en 1750, mort en 1831), qui traversa tant de régimes différents sans renicr les idées politiques et religieuses auquelles il s'était attaché dès sa jeunesse.

L’absolution lui fut refusée à son lit de mort parce qu'il ne voulut pas revenir sur le serment qu'il avait, le premier, prèté à la constitution civile du clergé. Il fut chassé comme « indigne » de la Chambre des députés de la Restauration, parce que, à la Convention nationale, il avait reconnu Louis XVI coupable et avait rédigé le décret d’abolilion de la royauté, en prononçant la phrase célèbre : « L'histoire des rois est le martyrologe des nations ».

Les monarchistes de 1818 ne lui tinrent aucun compte de son attitude au Sénat de l'empire, seul ou presque seul opposant à l’empereur, dont il préparait la déchéance deux ans avant 1814 (2). L'Eglise non plus ne lui témoigna au-

(4) 4 p. in-8°, Bibl. nat. Lh* 1007. (2) Mémoires de Grégoire, t. 1; notice de M. H. Carnot, p. 164.