Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

L'INSURRECTION DES CURÉS 127

cune reconnaissance de ce que, au plus fort de la Terreur, il siégea en costume épiscopal malgré l'abolilion du culte catholique, et, aussilôt l'orage passé, réclama la réouverture des églises.

L'évèque constitutionnel de Blois mérite certainement la haine implacable dont son nom est encore poursuivi par les royalistes, les cléricaux, les jésuites.

Il considéra la Révolution comme la conséquence sociale du christianisme ; il ne cessa pas un seul jour de sa vertucuse existence de croire sa foi gallicane compatible avec la République.

L'humanité honorera sans cesse la mémoire du constituant et du conventionnel qui releva les juifs d'une proscription millénaire, qui fit abolir la traite et l'esclavage des noirs.

Les curés de France, — si jamais ils secouaient le joug ultramontain, — admireraient les écrits, les discours et Les exemples du curé d'Embermesnil. Une Eglise nationale, S'il pouvait en exister une, — ne manquerait pas de faire de l'abbé Grégoire un de ses pères, de l'évêque élu de Blois un de ses saints.

VIL.

L'ANARCIIE DES BROCHURES.

Nous avons expliqué comment se prépara, se développa, se généralisa l'agitation des derniers curés de FAncien régime. Notre simple récit n’a-l-il pas déjà prouvé, pour une classe spéciale de « sujets » aspirant à devenir « citoyens r, combien fut spontané d'abord et ensuite raisonné le graud mouvement national de 1789 ?