Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

132 LES CAITIERS DES CURÉS

«examen de conscience. » Tout échoua de ce qui fut tenté afin de faire tourner cette « confession » à la confusion de la France. Les intérêts divergents des pièces et morceaux d'une société, immobilisée par là monarchie absolue dans l’antagonisme des privilèges, furent en vain jetés à travers les uns des autres. Ce qui triompha, c'est la seule chose à laquelle ne croyaient pas les artisans de discordes: l'instinct du peuple, le bon sens inné des Français.

La vieille monarchie catholique se figurait régner sur des sauvages hébétés. Dès qu'elle laissa parler la nation, la sauvagerie s'évanouit et à l'hébétude des temps anciens succéda, sans transition, l'esprit libre des temps nouveaux. La raison du peuple traversa l'anarchie préméditée des brochures pour aller droit au splendide épanouissement des Cahiers,

VIIL LES PUBLICISTES LAÏQUES CONTRE LE CLERGÉ PREMIER ORDRE

La religion, professait Turgot, « ne doit pas plus être l'objet des lois que la manière de s’habiller ou de se nourrir. »

Son biographe, le marquis de Condorcet, dans les « Idées sur le despotisme, à l'usage de ceux qui prononcent ce mot sans l'entendre (1},»écrit : « Le seul remède au despotisme des prôtres, c’est la Liberté absolue du culte et de la presse. Là où il y a plusieurs cultes, la division des prètres diminue leur crédit et, avec la presse libre, ce n’est plus des prètres seuls que la populace reçoit ses opinions. »

(1) ©. IX de ses Œuvres, p. 154,